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alliance centriste - Page 2

  • Alliance centriste: le fiasco de Jean Arthuis


    Il était parti du Mouvement démocrate en 2009 sur fond de désaccord avec la ligne politique de François Bayrou. Ce dernier n’a pas changé d’un iota celle-ci et le voici de retour, deux ans après...

    Jean Arthuis, c’est de lui qu’il s’agit, va en effet adosser son petit parti, l’Alliance centriste, au Mouvement démocrate de François Bayrou (avant de le fédérer) et obtenir une gratification, lui qui vient de perdre la présidence de la commission des Finances au Sénat qui lui permettait d’exister politiquement au-delà de son mandat en Mayenne.

    Pour justifier son retour au bercail, Jean Arthuis indique, dans une interview au quotidien Le Monde, qu’il faut rassembler le Centre et qu’après avoir lorgné du côté du Nouveau centre, il s’est tourné du côté du Mouvement démocrate parce qu’il était «équidistant» (sic) des deux partis. Une justification bien pauvre, qui passe sous silence la pauvreté de la réflexion du président de l’Alliance centriste et le fait qu’il s’est toujours considéré dans la majorité présidentielle alors que François Bayrou, lui, s’est toujours considéré en dehors. Dès lors, il serait intéressant de demander à Jean Arthuis où il se positionne aujourd’hui (car demain est une autre histoire…).

    Mais est-ce vraiment intéressant de le savoir?

    Que Jean Arthuis s’en sorte pas trop mal, grand bien lui fasse, lui qui ne représente plus rien politiquement. Mais c’est bien dommage pour l’Alliance centriste dont la création a été un échec total, due en grande partie à son unique responsabilité.

    Malheureusement, il a emmené dans cette aventure des hommes et femmes sincères et motivés, qui croyaient vraiment en une refondation du Centre et dans des valeurs centristes qui ni le Mouvement démocrate, ni le Nouveau centre ne représentent totalement.

    Ils ont même cru au courage politique de Jean Arthuis, espérant qu’il saurait transcender sa pusillanimité face à la cause dont il se voulait le héraut. Et au CREC (qui édite le site www.lecentrisme.com), nous avons voulu également y croire. C’était sans conteste trop attendre de lui.

    Bien sûr, ce piteux ralliement n’aura guère d’incidence dans le monde politique tellement l’Alliance centriste comptait pour pas grand-chose et encore moins depuis les récentes élections sénatoriales. C’est en quelque sorte un non-événement dont le seul qui pourra en tirer, peut-être, un bénéficie politique est François Bayrou.

    Retour sur ce fiasco.

    Quand il a créé l’Alliance centriste en juin 2009, le sénateur de la Mayenne voulait tout bousculer… tout en évitant de prendre des risques. Ce grand pourfendeur du principe de précaution se l’est pourtant appliqué à lui-même!

    Pendant les six mois qui ont suivi la création de ce parti, celui-ci est devenu une sorte de mort-vivant: pas une déclaration de Jean Arthuis, pas une initiative politique de la nouvelle formation qui a sombré dans un anonymat qu’elle n’a jamais pu dépasser sauf à de rares et courtes occasions.

    Tentant malgré tout d’exister politiquement personnellement, en 2010, Jean Arthuis se déclarait prêt à se présenter à la présidentielle de 2012 mais sans attirer aucune attention de la part des médias dont beaucoup ne connaissaient même pas l’existence de l’Alliance centriste... D’ailleurs, il n’apparut jamais dans aucun sondage.

    Il créa ensuite le fantomatique Institut du Centre (qu’Alliance centriste subventionne) à la tête duquel il plaça Jean-Louis Bourlanges qui se voyait ainsi offrir une tribune inespérée pour ses propres ambitions, tribune qu’il ne manqua d’ailleurs pas d’utiliser (en annonçant même qu’il pensait se présenter, lui aussi, à la présidentielle!). Un Jean-Louis Bourlanges qui multiplie depuis 2007 les attaques fielleuses à l’égard de François Bayrou… le nouvel allié de Jean Arthuis!

    Sans grande stratégie claire, allant voir de chaque côté de l’échiquier centriste avec des discours incohérents et paradoxaux, cette absence de sens politique de Jean Arthuis devait aboutir au début de l’année 2011 à la création de la Confédération des Centres entre Hervé Morin et lui-même.

    Puis, quelques semaines plus tard, au lâchage en rase campagne du président du Nouveau centre (qui ne lui pardonne pas) et au refus de rallier l’Arés (Alliance républicaine écologique et sociale) de ce même Morin et Jean-Louis Borloo non sans avoir annoncé quelques jours auparavant, dans un éditorial sur son blog, son adhésion sans réserve à cette nouvelle alliance. Plus incohérent, tu meures!

    Entre temps, il avait publié un livre sur les finances publiques, son obsession, qui fit un bide.

    Et, pour couronner le tout, voilà que les médias qui ne connaissaient même pas l’existence de l’Alliance centriste, s’emparaient de cette dénomination pour qualifier l’alliance entre Hervé Morin et Jean-Louis Borloo sans même que Jean Arthuis ne réagisse dans un premier temps, semblant totalement se désintéresser d’un parti qu’il avait pourtant créé avec d’autres, ces autres dont il ne semblait guère se préoccuper.

    Dès lors, de plus en plus incohérent, il se coupait d’Hervé Morin pour chanter à nouveau les louanges de François Bayrou – qu’il avait voulu dégommer de la présidence du MoDem en 2008… Un Bayrou qu’il invitait en grande pompe (en fait, c’est le seul leader du Centre indépendant qui daigna se déplacer) lors de son Congrès d’Angers en juillet dernier avant de faire le déplacement lors de l’université d’été du Mouvement démocrate.

    Laissant son parti en déshérence, il jouait alors une carte personnelle, essayant de sauver vainement sa présidence de commission au Sénat, sans résultat, avant de décider, in fine, de rallier François Bayrou.

    Que conclure de cela? Que Jean Arthuis n’ait pas la stature d’un leader politique. Mais cela était évident depuis longtemps pour nombre de centristes qui l’ont côtoyé dont un grand nombre de militants de l’Alliance centriste. Cela l’est, dorénavant, pour les Français… en tout cas, ceux qui le connaissent!

    Quant au Centre, heureusement, il en a vu d’autres et beaucoup plus dangereuses pour son existence que cet épiphénomène qui ne ravira que ses adversaires. Après cette péripétie, néanmoins, le Centre reste à refonder. Et, au CREC, nous continuerons à nous battre pour cela.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Des «centristes» à la pelle, en veux-tu, en voilà!


    Le Centre est déjà bien embouteillé par ceux qui ont une certaine légitimité à s’y trouver. Mais cet embouteillage risque de devenir un vrai bouchon au fur et à mesure que les présidentielle se rapprochent.

    Résumons.

    On avait le Nouveau centre, le Mouvement démocrate, l’Arés (Parti radical + Nouveau centre) et quelques groupuscules dont l’Alliance centriste qui est celui qui surnage parmi d’autres. Et un vague rassemblement d’anciens UDF à l’intérieur de l’UMP.

    Nicolas Sarkozy n’est pas loin de se dire centriste ainsi que François Hollande. En tout cas, leurs affidés ne s’en privent pas comme Gérard Collomb, le maire de Lyon et supporter d’Hollande qui prône l’alliance entre socialistes et centristes. Ou comme Jean Léonetti et Marc Laffineur, nouveaux ministres de Sarkozy, qui, en bons soldats, veulent créer, à l’intérieur de l’UMP, un pôle «humaniste et centriste» sous le parrainage de Jean-Pierre Raffarin (Pierre Méhaignerie appréciera!).

    Et puis, il y a Ségolène Royal, Dominique de Villepin, Jean-Michel Baylet et son alliance Radicaux de gauche-Génération écologie ainsi que la Gauche moderne.

    Bon, nous en oublions certainement un certain nombre (qu’ils poussent un soupir de soulagement…). Mais arrêtons-nous là, le bol est déjà bien rempli!

    Si l’on touille tout cela, nous obtenons une salade bien peu digeste... Surtout, les Français risquent de ne pas savoir ce qu’ils mangent (c’est peut-être ça, le but!).

    Un certain respect des politiques envers la démocratie et leurs électeurs seraient le bienvenu en la matière. Il faut que l’offre aux prochaines échéances électorales soit claire et permette un choix tout aussi clair.

    Ici, on se croirait plutôt dans un centre commercial où chacun fait son offre promotionnelle avec une multitude de slogans, tous racoleurs et quelques uns mensongers.

    Sans trop y croire, lançons un appel à la dignité…

    Les adversaires du Centre disent souvent que l’opportunisme est une déviation du Centre. Mais, on voit que la Droite et la Gauche n’ont pas de leçon à lui donner en la matière.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • La pitoyable rentrée centriste qui s’annonce


    Nous avons lutté, nous luttons et nous lutterons sur ce site pour que le Centre devienne une force politique dominante en France et que les centristes éparpillés comprennent qu’ils doivent s’entendre à défaut de s’aimer.

    La rentrée politique qui s’annonce est à des années-lumière de cet objectif!

    Résumons: François Bayrou déteste Jean-Louis Borloo qui déteste Hervé Morin et qui déteste les deux premiers. En matière d’alliance, on fait mieux.

    Les trois principaux leaders de la galaxie centriste ont tous, en outre, la même ambition (la seule chose qu’ils semblent partager): être candidat à l’élection présidentielle.

    Au jour d’aujourd’hui, si c’était le cas, nous aurions les résultats suivants au soir du premier tour d’avril 2012: Jean-Louis Borloo aux alentours de 8-9%, François Bayrou aux alentours de 6-7% et Hervé Morin aux alentours de 1-2%.

    Qui seraient les gagnants? Les railleurs du Centre.

    Qui seraient les perdants? Les trois larrons précités mais aussi et surtout et malheureusement, tous les militants centristes, les partis du Centre et le Centrisme.

    Merci à ceux qui sont sensés représenter une mouvance politique qui met la responsabilité et le consensualisme en tête de ses comportements!

    Y a-t-il un espoir que tout ceci change dans les mois qui viennent? Oui et non.

    Oui, si les militants des différents partis centristes qui se regardent en chiens de faïence osent porter une envie unitaire forte et qu’ils le disent.

    Oui, si un des candidats potentiels fait rapidement une percée dans les sondages.

    Oui, si les projets que présenteront ces derniers se ressemblent pour s’assembler.

    Oui, si les centristes se rendent compte enfin de la responsabilité qu’ils ont de sortir le pays d’une crise économique, sociale et sociétale dans laquelle il s’enfonce car ils possèdent de bons diagnostics et de bonnes solutions.

    Non si tout reste comme ces cinq dernières années.

    Et ce n’est malheureusement pas la création récente de l’Arés des compères Borloo-Morin qui débloquera les choses. Ni même la volonté des militants courageux de l’Alliance centriste de réunir le Centre.

    Car il semble bien que les inimitiés sont bien plus grandes que le sens du devoir politique chez les responsables des différentes formations.

    Ils jurent leur grand dieu que non? Chiche?!

    En attendant, cette situation est bien pitoyable. Le plus extraordinaire, c’est qu’il y a encore de nombreux Français pour glisser un bulletin de vote centriste dans les urnes. Les voilà, les vrais héros actuels du Centre!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • La naissance de l’ARES signe-t-elle la mort de la refondation du Centre?


    Le Centre est-il en recomposition ou en décomposition? La naissance de l’ARES (Alliance républicaine, écologiste et sociale) sensée être le réceptacle à une refondation du Centre se présente plutôt comme une nouvelle cassure entre centristes avec, d’un côté, ceux du Nouveau centre qui ont fait alliance avec une droite modérée sarkozyste ainsi qu’avec une gauche défroquée sans autre point de chute et, de l’autre, ceux du Mouvement démocrate qui ont décidé de demeurer dans leur splendide isolement.

    On est encore loin d’une union souhaitée par l’Alliance centriste et une majorité de militants centristes.

    Au jour d’aujourd’hui, on peut discerner trois scénarios possibles d’ici les échéances électorales de 2012.

    - Premier scénario: l’ARES devient rapidement hégémonique au centre – c’est d’ailleurs la seule solution pour qu’elle soit pérenne -, suscitant de nombreux ralliements et portant une candidature de Jean-Louis Borloo qui, réalisant un bon score de premier tour, pèsera sur une alliance à droite au second tour, résultat qui permettra un bon accord pour les législatives qui suivront (sauf si, bien sûr, Borloo devance Sarkozy mais les sondages ne semblent pas montrer que l’on sera dans ce cas de figure). Dès lors, après une présidentielle remportée par Nicolas Sarkozy, Jean-Louis Borloo peut devenir son premier ministre et être le leader d’une droite modérée qui se reconstruit face à une UMP qui sera moins fringante. Dans le cas où c’est un(e) socialiste qui occupe l’Elysée, le président du Parti radical peut se poser en recours comme leader d’une Droite éclatée et désemparée, envisageant 2017 comme une sérieuse possibilité pour devenir chef de l’Etat. Une sorte de scénario gagnant-gagnant pour Jean-Louis Borloo!

    - Deuxième scénario: le MoDem parvient à garder sa prééminence et François Bayrou s’impose comme le candidat naturel du Centre parce qu’il s’est déjà frotté à la présidentielle en deux occasions et que la greffe Borloo ne prend pas. Dès lors, on assiste à un rassemblement de centristes autour de cette candidature au-delà du Mouvement démocrate et à un délitement plus ou moins rapide de l’ARES où les pro-Morin relèvent la tête et portent la contradiction à l’intérieur de cette alliance qui n’aura durée qu’un temps. Eliminé dès le premier tour, comme pour Borloo dans le scénario précédent, François Bayrou peut monnayer son appui soit à droite, soit à gauche. S’il se tourne vers l’UMP en apportant les pourcentages indispensables au vu des chiffres du premier tour à une réélection de Nicolas Sarkozy, il pourrait obtenir, en contrepartie Matignon pour lui-même et un accord électoral favorable pour les législatives. S’il se tourne vers la Gauche, il devrait obtenir moins d’avantages a priori. Néanmoins, il est plus difficile de savoir ce que François Hollande ou Martine Aubry (les deux candidats les plus sérieux à la candidature socialiste) pourraient lui proposer. Moins, sans doute, que ce que Ségolène Royal en 2007 (Matignon) mais plus que des strapontins. Reste que l’échec, une nouvelle fois, de sa candidature devrait rendre caduque celle-ci pour une prochaine échéance présidentielle. Et il ne pourrait se poser en leader incontesté d’un Centre sans doute morcelé.

    Troisième scénario: l’opposition ARES/MoDem ne produit que deux nains politiques qui se neutralisent sans aucune émulation avec deux candidats qui n’obtiennent que quelques pourcentages de voix et ne peuvent peser ni sur la Droite, ni sur la Gauche à part pour récupérer quelques miettes. Si cette configuration se confirme (on peut supposer que l’ARES a une chance de se déliter si Borloo a de très mauvais sondages), le Centre ressortira encore plus affaibli et la nécessité de sa vraie refondation se posera à nouveau. Quel sera le leader providentiel qui sera capable de rapprocher les différentes tendances centristes? Pour l’instant, aucun nom ne s’impose réellement. Mais, gageons que les candidats seront nombreux!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • La reconstruction du Centre reste à faire


    En 2007, l’UDF implosait en plein vol après que François Bayrou ait confondu indépendance et isolement. En 2009, des militants centristes suivaient Jean Arthuis pour refonder un Centre écartelé entre des égos et des intérêts personnels divergents beaucoup plus que par des visions politiques opposées. Mais l’action n’a pas suivie. Au début d’année, Jean Arthuis et Hervé Morin, le président du Nouveau centre, annonçaient la création de la Confédération des centres qui, en réalité, n’a jamais existé! En ce juin 2011, la création de l’Alliance républicaine, écologiste et sociale (Ares) par le même Hervé Morin avec Jean-Louis Borloo, le président du Parti radical, marquait un nouvel échec dans la tentative de reconstruire un Centre fort. Et, début juillet 2011, l’Alliance centriste, créée par ses initiateurs pour favoriser une refondation du Centre autour d’un projet politique et d’une union des différentes mouvances centristes, refusaient d’entrer dans l’Ares, pourtant créée par Hervé Morin, allié éphémère de Jean Arthuis, tout en recevant en grande pompe… François Bayrou, l’ennemi juré du leader du Nouveau centre!

    Belles cacophonies. Et nous n’en sommes peut-être qu’au début…

    Les responsables de cet échec sont toujours les mêmes: Hervé Morin et ses amis du Nouveau centre, d’un côté; François Bayrou et ses amis du Mouvement démocrate de l’autre. Seule nouveauté, la présence de Jean-Louis Borloo qui, après avoir été humilié par Nicolas Sarkozy, a réussi un joli coup en faisant une OPA à des fins personnelles sur le Centre, comme l’avait fait en son temps un Edouard Balladur, reléguant Hervé Morin au rôle de faire-valoir.

    Résultat, la reconstruction du Centre reste à faire.

    Cette situation pourrait être désespérante. Et elle l’est d’un certain point de vue! Que pourrait-il bien se passer pour qu’enfin les centristes décident de se rapprocher et d’unir leurs individualités au lieu de les utiliser pour s’affronter? En réalité, les différences sont tenues le plus souvent et il n’est pas facile, dans bien des conversations politiques, de savoir qui est membre du Nouveau centre ou du Mouvement démocrate, voire même de la mouvance centriste de l’UMP…

    C’est en faisant ce constat qu’Alliance centriste s’était créée il y a deux ans autour de Jean Arthuis et de quelques autres afin de démontrer l’absurdité d’un Centre éclaté. Malheureusement, celle-ci, trop inaudible, n’a pas réussi à rapprocher les frères ennemis, ni à les mettre devant leurs responsabilités.

    Ce qui est assez paradoxal, ce sont les nouveaux rapprochements en train de se faire. Lors de l’inauguration récente de son siège remis à neuf, le Mouvement démocrate de François Bayrou a invité quelques personnalités centristes dont Jean Arthuis (Alliance centriste) et Pierre Méhaignerie (UMP). Lors de son congrès, hier, l’Alliance centriste a invité François Bayrou (Mouvement démocrate) et le même Pierre Méhaignerie.

    Rappelons que François Bayrou a été, jusqu’à présent, un farouche opposant à Nicolas Sarkozy alors que Pierre Méhaignerie en a été, dans le même laps de temps, un supporter loyal… Est-ce leur opposition à Jean-Louis Borloo et Hervé Morin qui les réunit? Ou une même vision du Centrisme? Pourquoi se rapprocher maintenant alors que le Parti radical et le Nouveau centre ont scellé une alliance? Autant de questions auxquelles il est difficile de répondre pour l’instant.

    Tout ce que l’on peut dire, c’est que la nouvelle configuration du paysage centriste qui semble émerger de ces différents et récents mouvements de plaques placeraient, d’un côté, le Nouveau centre et ses alliés de droite dans l’Ares et de l’autre, un front Mouvement démocrate – centristes de la majorité – Alliance centriste.

    On peut être incrédule sur ce nouveau front de partage mais il ne s’agit que d’un constat. Evidemment, il peut évoluer à tout instant. Rien ne dit que l’Ares est partie pour durer pour les vingt à trente prochaines années comme le claironne, un peu trop sûr de lui, Jean-Louis Borloo. Rien ne laisse à penser que François Bayrou et Pierre Méhaignerie vont se rapprocher plus que pour célébrer une vieille amitié et quelques faits d’arme du passé.

    Reste que cette ligne de front indique clairement que le Centre a choisi une voie qui ne ressemble guère à celle de l’union…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le «vrai» centriste, c’est celui qui dit qu’il l’est… ou pas!


    L’espace au centre est toujours convoité quand arrivent les présidentielles. Du coup, les personnalités politiques à se déclarer centristes ou à se trouver des accointances avec les idées centristes, deviennent de plus en plus nombreuses à mesure que l’échéance électorale principale de la politique française se rapproche.

    Limitons-nous à ceux qui se déclarent centristes. Bien sûr, nous avons parlé ici maintes et maintes fois de tous ces prétendants. Mais il est toujours intéressant de se rappeler pourquoi ils jurent leurs grands dieux qu’ils sont, chacun d’entre eux, le «vrai» centriste, le seul légitime à réclamer les votes des électeurs du Centre.

    Ce n’est pas pour chicaner que nous conduisons cet examen mais parce qu’il est crucial pour le Centre d’être représenté par un ou des candidats qui ont réellement une vision centriste.

    Ainsi, quand les médias s’amusent à prétendre que Dominique de Villepin doit être classé dans les candidats centristes à la présidentielle, on aurait tendance à regretter que les cours de sciences politiques ne soient pas obligatoires pour avoir une carte de presse…

    Plus sérieusement, trois candidats et quelques «recours» encore dans l’ombre naviguent dans la galaxie centriste et peuvent prétendre à être le fameux «vrai» centriste.

    Par ordre alphabétique, ce sont: François Bayrou, Jean-Louis Borloo, Hervé Morin (et Jean Arthuis comme premier «recours»).

    Dans ces trois là, les deux qui tiennent actuellement la corde pour représenter le Centre en 2012 sont Jean-Louis Borloo et François Bayrou (même s’il ne faut enterrer définitivement Hervé Morin).

    Au-delà de leurs positionnements passés, ce qui est intéressant est leur positionnement présent, celui des deux dernières années. On peut se (re)découvrir centriste sans que cela soit une escroquerie. Sauf si cela se produit juste avant chaque échéance électorale…

    Aucun des deux n’a fait, durant cette période, de grands serments de Centrisme, à part ces derniers mois.

    Jean-Louis Borloo se disait jusque récemment totalement dans l’UMP, dans une aile sociale de la Droite républicaine mais pas du Centre.

    François Bayrou se disait, dans le même temps, démocrate, plus en référence au Parti démocrate américain, au Libéraux-démocrates britanniques de son ami Nick Clegg voire au Parti démocrate italien de son ami Francesco Rutelli, c’est-à-dire, dans son esprit, entre le Centre et la Gauche, dans une tentative de dépassement de l’humanisme centriste par le solidarisme.

    On peut donc dire, pour schématiser, que Jean-Louis Borloo est proche du centre-droit sans en être, se présentant comme un républicain-social de droite, et que François Bayrou est proche du centre-gauche, se présentant comme un social-libéral.

    Evidemment, cette double affirmation sera critiquée par ceux qui feront valoir les états de service des deux prétendants à l’investiture centriste.

    Pour beaucoup, le parcours politique de François Bayrou est bien plus proche de celui d’un homme de Droite que de celui d’un homme de Gauche. Et ses racines démocrate-chrétiennes le légitimeraient, selon eux, au centre de l’échiquier politique français.

    Concernant Jean-Louis Borloo, il a toujours navigué, certes à droite, mais dans une vision beaucoup plus consensualiste vis-à-vis des franges modérées qui se mélangent avec elle, voire même avec des mouvances plus éloignées, comme les Verts.

    Admettons ces remarques mais rappelons que ce qui nous intéresse ici est le positionnement adopté non pas il y a dix ou cinq ans, ni celui revendiqué depuis trois à six mois.

    De ce point de vue, aucun des deux hommes ne s’est épanché sur son appartenance au Centre et n’a fait preuve d’un militantisme centriste particulier.

    Nous avons donc deux prétendants à la place de candidat du Centre à la présidentielle qui revendiquent leur légitimité respective sans que celle-ci puisse être établie sans équivoque.

    C’est sans doute la raison pour laquelle nous assistons à des déclarations à répétition (plus du côté de Bayrou actuellement) sur leur attachement au Centre et aux valeurs centristes (même si Borloo ne se définit pas comme un centriste mais comme le meilleur représentant des modérés de droite et de gauche et donc aussi du Centre).

    N’oublions pas, non plus, les soutiens de Bayrou à la candidature d’Edouard Balladur à la présidentielle de 1995 et de Borloo à celle de Nicolas Sarkozy à celle de 2007, deux hommes que l’on ne peut guère placer au centre de l’échiquier politique.

    En attendant la publication de leurs programmes précis, nous serons encore, pendant quelques mois, réduits à les croire sur parole.

    Bien difficile pour les centristes qui sont plutôt des pragmatistes et des réalistes s’attachant au réel et non aux discours des opportunistes qui vont et viennent au gré des sondages et des espaces politiques libres.

    Car, en définitive, le «vrai» centriste est d’abord celui qui le prouve par son parcours politique.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Y a-t-il une chance pour voir un Centre uni à la présidentielle?


    Même si François Bayrou ne s’est pas encore déclaré officiellement et si Jean-Louis Borloo hésite; même si Hervé Morin et Jean Arthuis n’ont pas tout à fait renoncé; et même si un candidat de dernière minute n’est pas exclu, peut-il y avoir, in fine, un candidat unique du Centre lors des élections présidentielles de 2012?

    Si l’on analyse la situation politiquement (sans oublier celle des égos!), la réponse est non. Au cas où Jean-Louis Borloo jetterait l’éponge face aux pressions de l’UMP et de l’Elysée, Hervé Morin ne se gênerait pas pour se lancer dans la bataille. De son côté, quoiqu’il arrive, François Bayrou sera candidat. Et Jean Arthuis réfléchit.

    Trop de choses séparent encore les leaders centristes pour que l’on puisse envisager une réconciliation suivie d’une refondation d’un Centre uni avant les présidentielles. Cela ne veut pas dire que ça ne vaut pas le coup de travailler en faveur de cette refondation mais que le principe de réalité engage à ne pas se faire trop d’illusions de ce côté-là.

    Si l’on analyse la situation administrative, la situation est tout autre. Au jour d’aujourd’hui aucun des candidats ayant décidé de se situer au centre de l’échiquier politique ne possède les 500 signatures nécessaires pour se présenter. Ni Jean-Louis Borloo, ni Hervé Morin, ni François Bayrou.

    Cela ne signifie aucunement qu’ils ne les obtiendront pas. On peut supposer que Jean-Louis Borloo y parviendra même sans l’aval de l’Elysée. A contrario, on peut penser que François Bayrou y parviendra mais, cette fois-ci, avec l’aval de l’Elysée! En revanche, il y a peu de chances qu’Hervé Morin les obtiennent surtout après son livre de quasi-injures à l’encontre de Nicolas Sarkozy. Et il y a peu de chances également que Jean Arthuis puisse les réunir.

    Donc, si Jean-Louis Borloo jette l’éponge, on pourrait se retrouver avec une seule candidature, celle de François Bayrou, sponsorisée, quelque part, par l’Elysée qui n’a jamais caché que le leader du Mouvement démocrate était le seul «vrai» centriste et le seul qui avait une légitimité à représenter le Centre en 2012. Façon de délégitimer Borloo et Morin…

    Evidemment, cela posera un problème politique à François Bayrou si les signatures d’élus qui lui permettent d’être présent à la présidentielle viennent en grande majorité de l’UMP, le parti d’un président qu’il n’a pas cessé de critiquer et de combattre pendant cinq ans.

    On sait déjà que le discours sera de dire qu’il ne s’agit pas d’une fleur ou d’une aide quelconque mais de l’esprit démocratique des élus. Seulement, personne ne sera dupe…

    Si tel est le cas, peut-on voir le Nouveau centre, voire le Parti radical, se ranger derrière François Bayrou? A part quelques soutiens personnels, cela serait très étonnant.

    Si François Bayrou, par extraordinaire, ne se présente pas et que Jean-Louis Borloo, est présent, il ne sera pas, non plus, le candidat de tous les centristes car le Mouvement démocrate ne le soutiendra pas et, sans doute pas, non plus, l’Alliance centriste. Sans parler qu’une partie des radicaux ne sera pas derrière lui.

    En résumé, même s’il ne devait y avoir qu’une seule candidature centriste à la présidentielle de 2012, le Centre serait toujours autant fragmenté et pourrait même en ressortir encore plus désuni.

    Mais il peut y avoir une autre situation: aucun candidat centriste. Car, dans une logique purement arithmétique, si aucun de ceux qui veulent y aller n’arrive à réunir les 500 signatures, la place du Centre sera vide.

    Ce scénario catastrophe a, avouons-le, peu de chances de se réaliser. En revanche, le scénario catastrophe d’un trop plein de candidats (avec des «faux» centristes en sus), n’est pas à écarter totalement, lui. Et pourrait se révéler bien plus catastrophique que le premier!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centrisme première victime de la bataille au centre

    On ne sait pas encore qui va gagner la bataille au centre où les deux favoris du moment, Jean-Louis Borloo et François Bayrou, ont redécouvert récemment les vertus du Centre. Mais l’on commence à discerner qui va en être la victime: le Centrisme…

    Car cette bataille se fait avant tout sur des égos, des ambitions politiques et des positionnements aléatoires et non sur un solide corpus centriste. Beaucoup diront que cette situation n’est guère nouvelle. C’est exact. Mais cela n’en est pas moins destructeur une fois de plus pour la crédibilité et l’image du Centrisme déjà accusé d’être une fausse pensée politique et un alibi pour tous les politiciens hésitants ou opportunistes.

    Dans ce théâtre des faux-semblants où les Rastignac élyséens en mal de positionnement politique tentent une OPA sur l’espace centriste, les Français ont beaucoup de mal à s’y retrouver. Et pour ne rien arranger, les médias ne clarifient rien.

    Prenons ainsi le dernier sondage sur la personnalité qui incarne mieux le Centre. Sur les cinq personnalités proposées aux Français, deux ne sont pas centristes (selon leurs propres propos): Jean-Louis Borloo et Dominique de Villepin. Le premier, républicain social de droite, arrive en tête alors que l’on retrouve en troisième position le second, nationaliste de droite vaguement gaulliste.

    Sans oublier que nous avons en deuxième position François Bayrou, un homme qui ne s’est jamais reconnu totalement dans le centrisme et en quatrième position, Hervé Morin qui n’a de cesse de clamer qu’il n’est pas du Centre mais au centre-droit.

    Le seul qui s’affirme au centre du Centre, Jean Arthuis, termine bon dernier avec 4%...

    Intéressons-nous maintenant au sondage commandé par le Nouveau centre sur la vision qu’ont les Français du Centre. A la question de son positionnement sur l’échiquier politique, l’institut de sondage a demandé si le Centre était plus proche de la Gauche ou de la Droite. Aucune possibilité de répondre, «ni l’un, ni l’autre» (mais l’on peut penser aussi que le commanditaire, le Nouveau centre, n’était pas demandeur, lui qui affirme que le Centre est à droite…). Et les sondés, en bons soldats des enquêtes d’opinions ont estimé à 67% qu’il est plus proche de la Droite (63% des électeurs de François Bayrou en 2007) et à 33% de la Gauche (37% des électeurs de François Bayrou en 2007).

    Cependant, force est de reconnaître que peu de sondés ont choisi la case «sans opinion»…

    Bien sûr, il s’agit de sondages où tous les Français sont interrogés. On peut supposer que les réponses seraient un peu différentes  si l’on n’interrogeait que les militants, sympathisants et électeurs centristes (quoique les électeurs de Bayrou en 2007 sont dans la moyenne comme on l’a vu ci-dessus…).

    Si l’on rapproche les deux sondages, on s’aperçoit qu’il n’est guère étonnant que les Français estiment que ce soit un homme modéré de droite qui incarne le mieux le Centre, Jean-Louis Borloo et que Dominique de Villepin recueille un pourcentage élevé.

    Mais si les médias peuvent embrouiller les Français et si ceux-ci se laissent embrouiller aussi facilement, c’est bien parce que les centristes ont eux-mêmes tout embrouillé et qu’on les entend peu défendre les valeurs du Centrisme.

    En fait, comme tous les autres politiques de Droite et de Gauche, ils sont assez vagues pour tenter de ratisser large. Mais si leurs collègues à l’UMP ou au PS ont en tête d’attirer les électeurs centristes, eux, ils lorgnent sur les modérés de gauche et de droite, donc des deux côtés de l’échiquier politique, ce qui implique un grand écart périlleux... Sans oublier qu’il faut bien nouer des alliances en vue des législatives avec la Droite ou la Gauche pour obtenir quelques députés.

    Au vu de ce tableau, est-ce donc un fatalisme et une histoire sans fin que le Centre soit dénaturé et trahi par les siens, immolé sur l’autel du réalisme politique?

    Non, si l’on considère que le combat politique des idées et des projets est plus important que celui des postes. Non, si l’on considère qu’une fois remporté le combat des idées, les postes en sont la récompense et permettent de mettre en œuvre un programme centriste. Non, si l’on considère qu’un Centre fort dicte sa loi à ses partenaires dans une coalition plutôt qu’il ne se laisse dicter leurs lois.

    Bien évidemment, en ce début d’été 2011, on est loin du compte. Mais l’on doit aussi reconnaître que la volonté politique n’est pas au rendez-vous dans le camp centriste pour développer ce travail de longue haleine.

    François Bayrou s’en rapprocherait le plus. Mais il est tellement dans une démarche monomaniaque pour décrocher l’Elysée qu’il se sert plus du Centre qu’il ne le sert. C’est dommage, car cela a engendré parfois un fort hiatus entre ses propos, ses démarches et les idées du Centrisme.

    Il a ainsi proposé à Dominique de Villepin de discuter (tout comme, d’ailleurs, Jean-Louis Borloo). Il a même affirmé, avant de revenir dans le giron centriste, que le mot «centre» ne faisait pas partie de son vocabulaire lors d’une conférence de presse.

    Il faut dire que c’était juste après avoir obtenu 18,57% des voix à la présidentielle 2007. L’hubris l’avait touché de plein fouet…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’Alliance républicaine, confédération de déçus et de frustrés du sarkozysme


    Après le Nouveau centre, après le Parti radical, après la Convention démocrate, ce sera au tour de la Gauche moderne de voter sa participation à cette confédération, non pas regroupant des formations du Centre puisque ce dernier parti nie en être, mais, plutôt et surtout, de déçus et de frustrés du sarkozysme, tous affirmant continuer à demeurer de la majorité présidentielle.

    Car, depuis que le Mouvement démocrate a fermé la porte à sa participation qui était déjà plus qu’hypothétique, depuis qu’aucun autre parti situé sur le centre de l’échiquier comme Cap 21 ou les Radicaux de gauche n’aient manifesté son envie de rejoindre cette structure et, surtout, depuis que l’Alliance centriste semble ne plus vouloir en être la caution centriste et indépendante, celle-ci ne sera, au mieux, qu’un appendice de l’UMP, au moins pour l’instant.

    Il faut rappeler que tous les dirigeants des partis qui vont composer la nouvelle formation ont fait et continuent à faire allégeance à la Droite. Cela n’est pas une tare mais montre bien son positionnement au «centre-droit» comme le dit Hervé Morin, «dans la majorité» comme le déclare Jean-Louis Borloo, voire «clairement dans la majorité» pour rassembler «tous ceux qui se situent en dehors de l’UMP», comme l’a écrit à ses militants le secrétaire général de la Gauche moderne.

    Et puis, imaginons un instant ce qui se serait passé si Jean-Louis Borloo était devenu premier ministre, comme il en rêvait, et avait formé un gouvernement dans lequel se trouverait Hervé Morin, Jean-Marie Bockel (tous deux virés par Fillon) et Hervé de Charrette. Y aurait-il, aujourd’hui, une Alliance républicaine, sociale et écologiste?!

    Quelle peut-être donc le but de cette alliance que les médias souvent appellent improprement «Alliance centriste» qui est le parti dirigé par Jean Arthuis (et qui d’ailleurs n’a pas l’air de s’émouvoir de cette confusion…).

    Dans une lutte pour la prééminence à droite entre un courant conservateur, étatique et nationaliste et un courant réformiste, libéral et européen, la bataille semble de nouveau s’engager.

    De même, les leaders de cette alliance attendent un «rééquilibrage» de la Droite en leur faveur, eux qui n’ont eu que des miettes ces cinq dernières années dans les gouvernements et les allées du pouvoir.

    Bien sûr, le rêve caché de Jean-Louis Borloo, Hervé Morin, Hervé de Charrette et Jean-Marie Bockel, c’est de créer une confédération qui va monter en puissance et qui, à terme, pourrait dépasser l’UMP dans un remake de l’affrontement RPR-UDF.

    Sauf que l’Alliance républicaine n’est pas une nouvelle UDF, n’en déplaise aux slogans des dirigeants du Nouveau centre.

    Et elle ne peut l’être tant une partie importante des centristes y demeurent en dehors. Même s’il ne faut pas idéaliser l’ancienne formation créée par Valéry Giscard d’Estaing dont certains membres se trouvaient bien plus à droite que beaucoup de gaullistes…

    Evidemment, il y a également la présidentielle en ligne de mire. Pour l’instant, on ne sait pas encore si Jean-Louis Borloo, seul personnalité crédible à ce niveau de la confédération, va se présenter. Il hésite. Et il fait bien, pour lui, pour son parti et pour la Droite.

    Car si sa stratégie personnelle est de se rendre indispensable à l’actuelle majorité, alors il doit, à la fois, regarder les sondages qui ne montrent pas plus que cela une réelle adhésion d’une partie importante de l’électoral à sa candidature, loin de là, ainsi que les possibles ravages que cette dernière pourrait causer dans son camp (Sarkozy devancé par Le Pen, par exemple). Voilà qui l’empêcherait sans doute, si elle était menée jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’au premier tour de la présidentielle, de se retrouver à Matignon dans la cadre d’une réélection de Nicolas Sarkozy.

    De quoi peser le pour et le contre, patiemment et de susciter l’impatience chez ses partenaires de la future confédération.

    Mais, peut-être que nous n’en arriverons pas jusque là. Car, après avoir célébré dans le courant juin la naissance de cette confédération (alors même que la dernière composante éventuelle, l’Alliance centriste, ne se sera pas encore prononcée sur son adhésion!), il va falloir écrire un programme puis se distribuer les postes de responsabilité puis les investitures pour les sénatoriales et les législatives avant de voir si les députés radicaux encore dans l’UMP rejoindront la nouvelle structure fin 2011. Et là, d’autres difficultés, bien plus importantes que des professions de foi unitaires et des discours enflammés, vont commencer.

    Sans oublier qu’il reste encore près d’un an à Nicolas Sarkozy pour semer la zizanie et diviser tout ce beau monde (et à l’UMP de faire revenir dans son giron des élus craintifs pour leurs mandats). Finalement, les déçus et les frustrés du sarkozysme pourraient bien réintégrer le giron avec quelques promesses qui n’engagent que ceux qui y croient.

    En politique, comme au théâtre, les claquements de portes sont souvent suivis de réconciliations et de nouveaux serments de fidélité… Une comédie de boulevard qui permettra, malheureusement si elle est jouée, de rire encore une fois aux dépends du Centre.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Borloo, un diviseur des centristes qui pourraient se réunir sur son dos?


    Au lieu d’être le fédérateur du Centre, Jean-Louis Borloo ne va-t-il pas être celui qui va encore plus le diviser? Ou, in fine, par un improbable retournement de situation pas aussi improbable que cela, ne sera-t-il pas celui qui permettra aux centristes de se réunir sur son dos?!

    Examinons ces deux scénarios iconoclastes.

    Or donc, le président du Parti radical s’est autoproclamé réunificateur en chef du Centre. Notons, au passage, que personne ne lui avait demandé d’endosser ce costume à part quelques aficionados que l’on trouve tout autant chez les radicaux qu’au Nouveau centre.

    Tout au plus lui avait-t-on réservé une place dans la future confédération centriste qui devait être une formation réunissant tous les centristes, du Nouveau centre au Mouvement démocrate en passant par l’Alliance centriste et incluant quelques partis périphériques au Centre comme le Parti radical, la Gauche moderne, les Radicaux de gauche et Cap 21 qui partagent une vision politique proche de celle du Centrisme et soluble dans celle-ci.

    Mais, dans sa volonté de vengeance envers l’UMP, Jean-Louis Borloo a voulu prendre à la hussarde le Centre afin d’en faire un moyen de pression sur Nicolas Sarkozy. Opération presque réussie si la ficelle n’était pas devenue trop grosse au fil de déclarations contradictoires, d’absence de projet politique et d’un défaut d’attitude centriste.

    Les interrogations se sont alors faites de plus en plus fortes chez les militants du Nouveau centre et de l’Alliance centriste sur les réelles motivations de Jean-Louis Borloo, dont on ne peut pas toujours exclure l’ambition d’être le prochain premier ministre de Nicolas Sarkozy avant ou après 2012.

    Sans parler d’une grande partie des troupes du Parti radical qui ne devraient pas suivre leur chef dans sa rupture avec l’UMP. Et de la grande majorité des centristes de l’UMP qui ont décidé de ne pas s’associer à sa démarche.

    Quant au Mouvement démocrate de François Bayrou, il n’a évidemment pas répondu à l’invitation de Borloo de rejoindre la majorité présidentielle dans une formation de centre-droit.

    Dès lors, sa formation républicaine, sociale et écologiste ne réunira pas, quoiqu’il arrive l’ensemble du Centre. Mais, scénario numéro un, en plus, celle-ci risque de diviser encore plus les centristes. Car, même si elle voit le jour, beaucoup ne la rejoindront pas et beaucoup de ceux qui le feront dans un premier temps ne s’y trouveront pas à l’aise.

    In fine, les oppositions entre centristes pourraient donc être plus fortes qu’avant.

    A moins que Jean-Louis Borloo ne parvienne à réaliser, sur son dos, la réunion de l’ensemble des formations du Centre!

    Ce scénario numéro deux n’est pas aussi fantaisiste que cela. La tentative de récupération du président du Parti radical pourrait créer, en effet, un électrochoc dans la famille centriste.

    Cette dernière, dans un sursaut de dignité, d’orgueil et de responsabilité ferait taire enfin ses inimitiés personnelles qui sont plus fortes et plus dérisoires que ses différences politiques pour prendre elle-même son destin en main.

    Une fois cette réunification réalisée, le Centre proposerait alors au Parti radical de Jean-Louis Borloo de le rejoindre ainsi qu’à tous ceux qui se sentiraient proche de cette véritable confédération centriste. Ce qui ne serait que dans l’ordre normal des choses…

    Alexandre Vatimbella

     

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